DOPAGE - Le sulfureux Alberto Salazar, qui s'occupe notamment du
champion olympique Mo Farah, est accusé de pratiques dopantes dans un
documentaire de la BBC. La chaîne de télévision britannique s'appuie sur
plusieurs témoignages, notamment celui d'un ancien associé de Salazar,
avancant que l'USADA mène l'enquête.
Le roi Mo Farah mouillé dans une affaire de dopage ? Son entourage dément toute suspicion. |
" Quand j'ai vu ça, j'ai fait un bond en arrière. Quand j'ai regardé de plus près, j'ai vu que ça remontait au collège. C'était incroyablement choquant."L'Américain Alberto Salazar, qui entraine notamment le double champion olympique Mo Farah, est au cœur d'une enquête de l'Agence américaine antidopage, selon la BBC qui cite notamment le témoignage de l'ancien numéro deux de son écurie. Dans l'enquête diffusée mercredi soir par la BBC, Steve Magness, ancien adjoint de Salazar, témoigne notamment avoir vu un document montrant les niveaux sanguins de Galen Rupp, partenaire d'entrainement de Mo Farah, assurant que celui-ci a bénéficié d'une prescription de testostérone.
La BBC précise dans son enquête que "Alberto Salazar est
accusé d'avoir violé le règlement antidopage. La BBC sait qu'au moins
sept de ses athlètes ou membres de son staff ont fait part de leurs
préoccupations à l'Usada, même si celle-ci ne confirme ni n'infirme
l'enquête."
Contacté par la BBC, Salazar et Rupp, vice-champion olympique du
10 000 m en 2012, ont démenti toute mauvaise pratique. Attaché depuis
février 2011 à Nike Oregon Project (NOP), l'écurie de Salazar, Mo Farah,
qui a fait le doublé 5 000-10 000 m aux JO de 2012, ne fait en l'état
l'objet d'aucune suspicion, assure le documentaire.
"Je n'ai jamais pris de substance interdite et Alberto ne m'a jamais suggéré de le faire", témoigne la vedette britannique de 32 ans. Si ces accusations étaient fondées, "je
ne serais pas uniquement embêté, mais aussi très déçu et c'est pourquoi
je pense qu'il faut que cela soit étudié par une instance indépendante
comme la nôtre", a réagi pour sa part David Howman, le directeur
général de l'Agence mondiale antidopage. Aucun athlète de NOP n'a jamais
été contrôlé positif.
Salazar a refusé d'apparaître dans l'enquête de la BBC mais il lui a fait savoir dans un communiqué que la mention "testostérone" était une erreur et qu'en vérité un complément alimentaire autorisé du nom de "Testoboost" avait été administré à Rupp. "Les accusations de vos sources reposent sur de fausses hypothèses et des demi-vérités qui arrangent leurs programmes personnels", précise le technicien de 56 ans, triple vainqueur du marathon de New York et vice-champion du monde du cross-country en 1982.
"Je suis complètement contre l'usage de drogue pour améliorer les performances, assure pour sa part Galen Rupp, 29 ans et l'un des Américains les plus contrôlés. Je n'ai jamais pris aucune substance interdite et Alberto ne m'y a jamais encouragé."
Un masseur de l'équipe, qui aurait également été confronté à la
testostérone en 2008 lors d'un camp, se serait vu répondre par Salazar
que c'était pour son propre usage dans le cadre d'une maladie cardiaque.
La BBC s'appuie également sur les témoignages de Kara et Adam Goucher,
ex-coureurs du groupe selon lesquels Salazar essayait d'obtenir des
autorisations à usage thérapeutique (AUT) pour contourner le règlement
antidopage.
Droit d'auteur article : Eurosport.fr