Récemment sacrée vice-championne d'Europe espoir du 3000m steeple cet été à Tallinn (Estonie); Maeva Danois a validé son ticket pour ses premiers Europe de cross, en terminant cinquième du cross de sélection à Gujan-Mestras la semaine dernière. Rencontre avec une athlète aussi passionnée, qu'attachante, qui se livre sans tabou.
Tu décroches ta première sélection en EDF sur cross-country... c'était attendu ou plutôt une agréable surprise ?
Une première sélection sur cross et la dernière chez les espoirs : contrat rempli. On l'avait bien évidemment préparé avec mon coach Adrien Taouji. Jusqu'ici je passais toujours au travers de mes saisons hivernales. Je ressentais de la détermination. J'avais envie de faire partie des six meilleures. Le stage national avec les meilleures filles, nous a permis de créer des liens forts entre nous. Donc ne pas faire partie de l'équipe aurait été une grande déception. J'ai abordé la course de sélection avec sérénité et c'est passé. Soulagé en passant la ligne d'arrivée, un petit « tcheck » avec les copines pour se dire « on l'a fait, on est ensemble ! ». La
pression est redescendue, direction les Europe, avec la médaille par
équipe dans le viseur.
Comment t'es-tu préparé pour être en forme le jour J au cross de sélection ?
Je suis partie en stage national sur le site des Europe de cross, sous la houlette de Pascal Machat & Laurence Vivier (entraîneurs nationaux demi-fond). Les cycles d'entraînement et les grosses séances se sont enchaînés très rapidement, avec des semaines plus difficiles que d'autres. Mais j'ai une confiance "surdimensionnée" envers mon entraîneur, donc, aucun soucis. Il me connaît par cœur et une fois de plus il a su faire monter la forme au bon moment. Le risque était de ne pas courir en compétition avant ce cross de sélection; car je n'oublie pas que le but de cette saison hivernale est également de se préserver pour cet été. En plus, j'ai prétendu à cette sélection sans ne connaître aucun pépin physique. C'était une première grande victoire pour moi. Et c'est également un signe que les saisons précédentes m'ont beaucoup apporté. Je gagne en maturité chaque année.
Pas de pression supplémentaire pour le moment. L'objectif sera avant tout collectif, avant d'être individuel. Ce sont mes premiers Europe de cross, donc ce n'est pas évident de se projeter. Mais les autres filles de l'équipe me servent de repère. On a toute l'ambition de réaliser un joli tir groupé pour aller chercher ce qui nous fait rêver. On a eu la chance de découvrir le parcours en stage, même si on aura quelques surprises au moment du repérage. Mais après le cross de Gujan-Mestras, aucune rondelle de bois ne pourra nous arrêter.
Ces Europe de cross vont-ils t'apporter un plus pour la suite de ta saison ?
Cela sera une grande et belle expérience. Je commence maintenant à connaître mes adversaires au niveau international, et c'est ce qui me plaît vraiment dans le haut niveau. Les relations dépassent les frontières. La suite de ma saison hivernale se déroulera principalement à l'entraînement, puis se finira certainement avec un 3000m en salle début février. Je vois étape par étape, avant de me projeter sur l'été, même si je sais que la saison estivale va venir (très) vite.
Qu'est-ce qui a changé depuis ton titre de vice-championne d'Europe cet été ?
J'ai beaucoup plus de confiance et de détermination dans l'envie de faire encore mieux. Je fais en sorte de ne pas changer mes habitudes. J'ai trouvé mon rythme au sein de l'INSEP, et j'estime avoir aujourd'hui les bons éléments pour me professionnaliser (au niveau de la récupération, du sommeil..) Je peux compter sur mon agent Rémy Charpentier et sur mon équipementier Nike, qui m'équipe tout au long de la saison. Je sais que je suis sur mon petit chemin, et peu importe les embûches qui se dresseront devant moi, je garderai le cap avec mon entraîneur Adrien Taouji comme "GPS". Tout est en place pour avancer sereinement.