Intraitable dans les labours aux Mureaux la saison dernière, le Franco-Suisse Julien Wanders se présente aux Europe de cross en France, comme le grandissime favori. Avec les meilleures performances européennes sur 5000m (13'48"21) et 10km (28'49); Wanders s'affiche comme l'homme à battre. Parviendra-t-il à décrocher sa première médaille sur la scène européenne ? Réponse le 13 décembre prochain.
Wanders sous le maillot Suisse à l'occasion des Championnats du monde juniors sur 5000m en 2014 |
En bouclant ton 10km en 28'49 à Berlin, tu es rentré dans un autre monde...
Oui c'est vrai, la course s'est très bien passée. La première partie était pourtant lente, avec un passage en 14'37 aux 5km. Mais j'avais l'impression d'être à fond. Il y avait beaucoup de vent, donc, je pense que cela a beaucoup joué. Au passage à mi-course, Paul Koech a placé une nette accélération qui m'a décroché. A partir de ce moment-là, je me sentais de mieux en mieux. J'ai fini sur un bon rythme en 2'45 au kilo. J'étais satisfait à l'arrivée d'avoir atteint mon objectif. Je visais sous les 29'. Même si j'aurais bien voulu aller chercher le record de Suisse séniors (28'24). Ce sera pour la prochaine fois, j'espère. Depuis ce chrono, je suis plus respecté au Kenya, on me voit autrement.
Pour atteindre un tel niveau de performance, ta préparation a certainement été minutieusement préparée...
J'ai passé la plus grosse partie de ma préparation à Iten au Kenya. J'ai beaucoup travaillé ma base d'endurance. J'ai avalé beaucoup de kilomètres, sans aucune séance spécifique. Cela fait à peine un petit mois que je travaille à nouveau le rythme à l'entraînement. J'ai fait de très bonnes séances, mais c'est surtout ma régularité qui paie. J'ai réussi à enchaîner beaucoup de volume, sans me blesser. Mis à part, une petite douleur au tendon d'Achille. Ce qui ne m'a cependant pas du tout retardé dans ma préparation. Même si j'ai eu un petit contrecoup au retour du Kenya, mais rien d'inquiétant. Je suis prêt.
Tu as donc fait des Europe de cross ta priorité...
Oui, les Europe sont un gros objectif comme chaque compétition internationale. Je ne connais pas la forme de mes futurs adversaires, mais j'imagine que je ne suis pas le seul à être en grande forme. J'ai les meilleures performances européennes sur 5 et 10km, mais c'est pas pour autant que j'ai course gagnée. Il va falloir se battre.
Qu'est-ce qui t'a manqué l'année dernière en grand championnat pour être sur le podium ?
C'est vrai que l'année dernière, je suis passé au travers de deux grands rendez-vous. Aux Europe sur 5000m, cet été en Suède, il m'a manqué de la chance. Je suis tombé malade deux semaines avant la course, et je ne suis pas parvenu à récupérer pour être en forme. A Samokov, c'était différent. J'étais prêt à faire un top cinq. Mais j'ai complètement raté mon départ. J'ai perdu mon sang-froid, donc beaucoup trop d'énergie. Je m'en suis voulu, j'étais déçu. Déçu au point de me cassé un doigt en frappant dans un mur tellement j'avais la rage (rire). Mais c'est du passé, et cela va m'aidé pour la suite.
Tu te sens désormais capable d'aller chercher ton premier titre européen en France le 13 décembre prochain ?
J'en ai les moyens, cela j'en suis convaincu. Mais après, une course reste une course. Je ne suis pas le seul à vouloir gagner. Mais je commence à avoir de l'expérience. J'arrive à mieux gérer la pression avant la course. Je me réjouis de courir en France, afin de montrer de quoi je suis capable. Pour moi, le cross c'est « cours à fond ou crève ! »