jeudi 4 février 2016

Jordier rêve de Rio

Médaillé de bronze à l'occasion des mondiaux cadets à Lille en 2011, et plus récemment sacré champion d'Europe U23 sur 400m, le Tremblaysien Thomas Jordier incarne l'avenir du tour de piste. Il a évoqué ses débuts en athlétisme, son titre européen et cette année olympique. 

Avec son entraîneur Randy Fondelot au Tremblay AC Athlétisme, le pistard semble avoir toutes les cartes en main pour mettre de l'or sur son avenir. Un avenir né au cours d'un mois de septembre en 2010, où il a fait ses grands débuts dans l'athlétisme. Des débuts qu'il doit à son entraîneur de vélo, « Mon ancien coach trouvait que je courrais vite. Un jour, il m'a dit, tu sais vers où t'orienter si tu veux arrêter le vélo. Et je me suis dirigé naturellement vers l'athlé.  », nous confie-t-il. 
 
Un premier titre majeur 

En 2011, après une année d'athlétisme, il devient champion de France cadets du 400m et porte son record personnel à 47s27. Son premier record de France. La saison suivante, il remporte la même médaille, dans la catégorie supérieure chez les juniors. En 2013, le voilà déjà médaillé de bronze du 400m lors des championnats d'Europe juniors de Rieti, en 46s21 - synonyme de nouveau record national junior. La suite est tout aussi belle. En début de saison 2014, il établit un nouveau record de France espoir indoor en 46s68. L'année suivante, il est sélectionné chez les séniors, où il remporte le relais 4x400m des championnats d'Europe par équipe, à Tcheboksary en Russie. Rien ne semble pouvoir stopper son ascension

Le 9 juillet 2015, date des séries du 400m des championnats d'Europe espoirs à Tallinn, sa jeune carrière prend un nouveau virage. « J'ai géré ma série où j'égale mon record », nous explique-t-il. Il poursuit, « je me suis reconcentré tout de suite après ma course. Je suis rentré à l'hôtel et j'ai axé toute la récupération sur le sommeil et le kiné. On avait un jour de repos entre la série et la finale : il fallait gérer et ne pas trop penser à la finale. » Deux jours plus tard, le voilà au départ de la finale européenne « Comme toutes les finales auxquelles j'ai participé, je tombe malade, sûrement à cause du stress. Mais bon, c'est la finale, donc c'est la guerre. Je voulais vraiment gagner. » Un stress qui ne l’a pas empêché de lever les bras à l'arrivée. Il conclut, « J'améliore mon chrono, mais techniquement c'est l'une des pires courses de la saison. »
Les Jeux Olympiques dans la tête 

Le champion d'Europe espoirs en titre porte désormais un nouveau statut. Qu'il devra pleinement assumer cette saison, en tentant de se qualifier pour les jeux de Rio. Un objectif qui rythmera toute sa saison, « Dans un premier temps, je veux me qualifier individuellement pour les jeux. Le 4x400m n'est pas encore assuré d'être de la partie », nous confie-t-il. Une qualification qui passe nécessairement par l'amélioration de son record personnel sur la distance, « J'aimerais faire moins de 21s sur 200m, pour améliorer ma vitesse de base. Cela me permettra de passer encore plus vite à mi-course sur 400m. »
Au moment d'aborder ses futurs objectifs chronométriques, il déclare en toute simplicité, « Je ne me fixe pas d'objectif chronométrique. Descendre le plus bas possible, c'est cela l'objectif. Se fixer un objectif, c'est comme se mettre une barrière. »

 « Kirani James est un génie »

Le protégé de Randy Fondelot évoque ceux qui l'ont poussé à aimer l'athlétisme au cours de sa jeunesse, « Il n'y en a pas un en particulier que je prends comme modèle. Mais, j'aime beaucoup Michael Johnson, Kirani James et Tyson Gay. » Des coureurs ayant tous, sans exception, remporté un titre mondial au cours de leur carrière. « Ce sont d'énormes bosseurs, surtout Tyson Gay, malheureusement son histoire de dopage m'a un peu déçu. Mais il reste un grand champion. Kirani est une classe au-dessus : c'est un génie ! Il gagne les mondiaux cadets, juniors, séniors et ensuite les jeux Olympiques. C'est énorme. »