jeudi 14 janvier 2016

«L'IAAF ne pouvait ignorer l'ampleur du dopage.»

Deux mois après son rapport explosif sur le dopage dans l'athlétisme mondial, la commission d'enquête indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA) avait promis d'autres révélations "sidérantes", ce jeudi à Munich. Tour d'horizon des principales déclarations.

| L'influente Famille Diack 

Fin novembre le réputé Dick Pound avait annoncé la couleur, « Il y aura un effet de sidération, je pense que les gens se demanderont comment cela a pu être possible ». Puis avait poursuivi par, « Il faut voir comment certaines de ces ordures ont agi. J'ai rarement vu des présidents de fédérations sportives aussi impliqués dans la corruption. »

Aujourd'hui, il a soutenu la thèse selon laquelle « La corruption était partie intégrante » au sein de l'IAAF, « dont les dirigeants ne pouvaient en aucun cas ignorer l'ampleur du dopage. » La commission a jugé par la suite, que « cette corruption ne peut être attribuée uniquement à quelques brebis agissant de façon isolée. »

De manière générale, la deuxième partie du rapport pointe également l'influence de la famille Diack et le rôle joué par ces derniers, « Le Conseil de l'IAAF ne pouvait pas ne pas être au courant du niveau de corruption au sein de sa fédération. Lorsque le président de l'IAAF, son conseiller personnel, deux de ses fils en position de responsabilité, le directeur du département médical et antidopage et le secrétaire général adjoint sont tous impliqués dans des agissements douteux ou criminels. »

| « Personne de meilleur que Sebastian Coe. »

Au cours de la conférence de presse, Dick Pound a à plusieurs reprises pris la défense de l'actuel président de l'IAAF, Sebastian Coe. Le Canadien, a ajouté qu'il « ne voyait personne de mieux placé que Sebastian Coe pour remettre l'IAAF dans les bons rails. »

Le président de la commission a assumé sa position alors que le rapport qu'il préside affirme que la corruption était massive et connue de tous. Néanmoins, Sebastian Coe a-t-il menti en assurant ne pas être informé de l'ampleur du dopage dans l'athlétisme ? Réponse de Dick Pound, « A l'heure actuelle rien ne prouve qu'il était au courant. » Avant d'ajouter dans un second temps, « Si Coe avait été au courant de la corruption au sein de l'IAAF, il serait intervenu. »

En décidant de l'épargner, Pound a choisi de cibler l'organisation de l'IAAF dans son ensemble, « Il n'y a pas de responsabilité personnelle, mais une responsabilité organisationnelle. Et continuer dans le déni rendra simplement plus difficiles les véritables progrès ».

Concernant la potentielle couverture de cas de dopage, Sebastian Coe avait assuré mercredi que l'IAAF n'avait couvert aucun test positif d'athlètes russes. Une information démentie par Dick Pound aujourd'hui, « Il y a eu de nombreuses couvertures. »  

Quant au cas du Kenya, il va falloir se montrer patient. Contrairement aux dernières annonces, la commission indépendante de l'AMA n'a pas mené d'enquête au Kenya, estimant que « Cela ne faisait pas partie de notre mandat. Mais il pourrait y avoir une autre commission d'enquête indépendante pour jeter un oeil au Kenya, une fois que la fumée se sera dissipée. »