Le petit club de l'Unitas Brumath, notre club, a
certainement écrit ce weekend la plus belle page de son histoire. Avec trois
médailles nationales, dont une en or et deux en bronze, à l'occasion des championnats de France
de cross-country aux Mureaux.
Samedi matin départ à 8h pour la région
parisienne. L’ambiance est détendue dans le bus, on chante, on rigole, on
profite de nos moments tous ensemble, parents, amis et athlètes. Arrivé sur le
parcours aux alentours des 16h. On se dégourdit les jambes tout en reconnaissant
le parcours. On se place sur la ligne de départ dans notre box, on se demande
comment on va faire pour ne pas se faire enfermer demain. Le stress monte
progressivement. Le parcours est boueux, pas si roulant comme on le pensait
auparavant. On croise du regard certains de nos adversaires, avec d’autres ont
fait connaissance et on se souhaite mutuellement « bonne chance »
pour demain. Puis on se dit entre nous « demain c’est la guerre. »
Retour en bus pour découvrir où on va passer la nuit. L’hôtel est à première
vue sympa, le patron l’est un peu moins. Juste le temps de prendre une petite
douche après un voyage épuisant, et direction le restaurant pour reprendre des
forces. Là encore, le lieu est convivial, les portions dans les assiettes le
sont un peu moins. On est jamais content. Sur le chemin du retour, notre
entraineur affiche les couleurs ; demain il faudra ramener au minimum deux
médailles. Il semble même plus stresser que nous. Dans les chambres, on se
repose, on discute de demain, on prépare le dossard et on change les pointes
sous les chaussures. 22h30, dans la chambre on éteint la télé, on s’imagine des
scénarios de course, tous plus beaux les uns que les autres. Hop, au lit, il
est l’heure de dormir.
Réveil
au petit matin aux alentours de 8h30.
Direction le petit déjeuner, histoire de prendre des forces pour le
combat.
Croissants, salade de fruit, céréales… Il y a de tout, et pour tous les
goûts. Le
petit déjeuner fini, direction la chambre. Le stress monte
progressivement,
c’est l’heure du départ. Dans le bus direction le parcours, les visages
sont
crispés, chacun regarde par la fenêtre, se concentre sur sa course.
Arrivé sur
le parcours, il y a beaucoup de monde, beaucoup plus que la veille.
Juste le
temps de déposer nos affaires, direction le départ pour encourager nos
cadettes.
Bim, le départ est donné. Julie est aux avant-postes, tout va bien. Vite
on court, on les encourage plus loin. Julie est encore devant,
Cloé-Célia-Aurélia-Elise
sont bien placées. Vite on change de côté et on se dirige vers
l’arrivée. On
passe devant l’écran géant, on aperçoit Julie qui mène la course et le
speaker
qui lui fait des éloges. On dit tout bas, ce qu’on pense tout haut :
« Imagine elle gagne. » On s’organise près de l’arrivée pour
l’encourager, un ici, l’autre là-bas. On sait qu'elle marche au mental,
il va donc falloir la poussée dans ses ultimes retranchements. Après d’interminables
minutes d’attente, enfin on aperçoit la tête de course. Julie est deuxième. On
crie de toutes nos forces « Va-y Julie, c’est maintenant, donne tout,
allez !!! ». Puis on se sent impuissant de loin, on admire le
spectacle, on se rassure « C’est bon elle va gagner regarde ».
Jusqu’à la délivrance, le speaker annonce au micro « La victoire de Julie Lejarraga,
regardez comme elle est jolie. » Explosion de joie, on y revient pas, elle
l’a fait. On a des frissons, ça nous sur motive pour notre course. « Si
elle l’a fait, on peut aussi le faire ». Pas le temps de savourer avec
elle, juste le temps d’apercevoir un large sourire sur son visage, dans les
bras de son papa.
Place à l’échauffement, on parle entre nous de ce
qu’on vient de voir, puis rapidement on oublie, on se concentre sur notre
course. On croise nos adversaires, qu’on évite du regard. A peine le temps
d’encourager nos cadets et Julia chez les juniors filles, direction la ligne de
départ. Arrivé sur la ligne, on se motive les uns les autres « Allez les
gars, on va le faire. » Pouf, le départ est donné. Excellent départ, toute
l’équipe est bien placée. Baptiste est en tête de course, moi dans le top30,
François-Thomas-Quentin se suivent. Durant le premier tour tout se passe pour
le mieux. A l’entame du deuxième tour, les jambes commencent déjà à être
lourdes, faute à la boue qui nous concède beaucoup d’énergie. Petite baisse de
régime, puis j’entends au micro « Médaille de bronze pour l’équipe des
cadets de l’Unitas Brumath ». N’ayant pas connaissance de leurs résultats
avant le départ; dans ma tête tout se bascule. « Si eux l’ont fait, à nous
maintenant de le faire. » L’envie laisse rapidement place à la fatigue;
7,5km c’est dur, c’est long, mais on s’accroche, on est pas là pour rien. Au
micro j’entends le nom de Baptiste, mais j’ignore totalement ce qui se
passe à ce moment-là en tête de course. L’arrivée est en ligne de mire, le sprint est lancé,
mais il est hors de question de se faire grappiller des places dans les
derniers mètres. J’arrive effondré contre les barrières, j’aperçois sur
l’écran géant non loin « Julian Ranc 62ème. » Bof, j'ai tout donné. Je reprends
mes esprits, et reconnait François et Thomas. On se serre tous les trois dans
les bras, on est allé au bout. On regarde ensemble le tableau
d’affichage : « François Wolff 108ème, Thomas Quirin 112ème. »
Bertrand, notre président sur le côté, félicite notre performance. Puis on
commence à réfléchir au classement par équipe « Non c’est impossible on
est trop loin. »
Je croise Quentin, 181ème, pas satisfait de sa
course, je le remotive. On croise ensuite nos familles, qui nous félicitent. Heureusement
qu’ils sont là. Puis vient le tour de notre entraineur Hubert, qui nous laisse
présager un podium par équipe. On se met à rêver, oui peut-être qu’on l’a fait.
L’attente est interminable, encore plus stressante que le départ. On croise
nos cadets avec leurs médailles autour du cou. On se serre dans les bras, on
est tellement heureux pour eux. Eux croient en nos chances de médailles, comme
beaucoup d’autres. La délivrance, lorsque le speaker annonce au micro
« J’appelle au podium par équipe, l’Unitas Brumath. » Waouh, on l’a
fait. On se serre dans les bras, on y revient pas. Direction le podium, où on
croise nos adversaires. L’attente est longue avant de monter sur le podium,
mais ça vaut le coup d’attendre. On rigole entre nous, on profite du moment. Le speaker annonce au micro « Cérémonie
protocolaire championnats de France juniors par équipe.. » C’est le
sourire jusqu'aux oreilles qu’on monte sur le podium. La médaille autour du
cou, c’est un rêve qui se réalise. Le fruit d’un long travail à l’entrainement,
enfin récompensé. On est tous sur notre petit nuage, direction le bus et le
retour vers l’Alsace. La fin d’un weekend exceptionnel. Avec la réussite d’un
club, mais surtout celle d’un entraineur Hubert Steinmetz, qui a sût
parfaitement mener ses troupes vers un podium national. Il n’y a pas à dire, on
a frappé fort ce weekend….
CHAMPIONNE DE FRANCE !!!! |